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Les résultats de l’enquête illustrent les défis qui se posent pour les médecins de famille

  Retour à l’enquête de 2022 du Fonds du Commonwealth

Le 8 juin 2023 — Les médecins de première ligne jouent un rôle essentiel dans les systèmes de santé du Canada. Ils représentent généralement la porte d’entrée dans le système de santé pour les patients ayant besoin de soins non urgents. Comme le démontrent les résultats de l’Enquête internationale de 2022 du Fonds du Commonwealth (FCMW), ces médecins doivent surmonter des défis touchant leur charge de travail, l’accès des patients aux soins et l’intégration des soins.

En 2023, les différents gouvernements au pays se sont engagés à élargir l’accès aux services de santé familiale et à moderniser les systèmes de santé au moyen de données sur la santé normalisées et d’outils numériques. Ces améliorations pourraient pallier les difficultés actuelles dans les soins de première ligne.

La charge de travail des médecins a augmenté pendant la pandémie, mais l’accès aux soins demeure difficile

Au Canada, les médecins de famille ont joué un rôle de premier plan dans les mesures prises pendant la pandémie. Ils se sont notamment tournés rapidement vers les soins virtuels. En outre, ils ont participé au dépistage et au traitement de la COVID-19 et ont fourni d’autres services connexes, en plus de sensibiliser et de soutenir leurs collectivités afin d’y accroître le taux de vaccinationReference1. Plus récemment, outre une pleine charge de travail consacrée aux soins des patients, ils se sont aussi efforcés de rattraper les retards dans les soins non liés à la COVID-19.

Les médecins de première ligne ont subi les contrecoups de la lutte contre la COVID-19. Selon les résultats de l’enquête, comparativement à la moyenne du FCMW, les médecins de famille canadiens ont effectué plus d’heures de travail, mais vu moins de patients par semaine. Par ailleurs, dans tous les pays ayant participé à l’enquête, une grande proportion de médecins affirment que leur charge de travail a augmenté par rapport à la période pandémique (Canada : 77 %; moyenne du FCMW : 76 %). Les trois quarts environ des médecins canadiens estiment que la qualité des soins que les patients reçoivent à l’échelle du système de santé s’est détériorée depuis mars 2020 quand la pandémie a commencé, contre près des deux tiers de l’ensemble des médecins interrogés.

Charge de travail des médecins de famille et qualité perçue des soins

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77 % des médecins de première ligne au Canada affirment que leur charge de travail a beaucoup ou quelque peu augmenté par rapport à la période avant la pandémie de COVID-19, ce qui est statistiquement semblable à la moyenne de 76 % du FCMW (un pourcentage faible est souhaitable).

74 % des médecins de première ligne au Canada estiment que la qualité des soins médicaux reçus par les patients dans le système de santé s’est détériorée depuis mars 2020, quand la pandémie de COVID-19 a commencé, ce qui est sensiblement inférieur à la moyenne de 63 % du FCMW (un pourcentage faible est souhaitable).

Voici les pourcentages des médecins de première ligne ayant déclaré que leur charge de travail a beaucoup ou quelque peu augmenté comparativement à la période avant la pandémie de COVID-19 : Suisse, 56 %; Suède, 65 %; États-Unis, 65 %; France, 72 %; moyenne du FCMW, 76 %; Australie, 76 %; Canada, 77 %; Pays-Bas, 80 %; Nouvelle-Zélande, 85 %; Royaume-Uni, 91 %; Allemagne, 93 %. Un pourcentage faible est souhaitable.

Voici les pourcentages des médecins de première ligne qui estiment que la qualité des soins médicaux reçus par les patients dans le système de santé s’est détériorée depuis mars 2020, quand la pandémie de COVID-19 a commencé : Suisse, 30 %; États-Unis, 49 %; Pays-Bas, 57 %; Australie, 58 %; moyenne du FCMW, 63 %; Suède, 63 %; Allemagne, 67 %; Canada, 74 %; France, 76 %; Nouvelle-Zélande, 77 %; Royaume-Uni, 79 % . Un pourcentage faible est souhaitable.

Source
Enquête internationale de 2022 du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé auprès des médecins de première ligne.

Voyez comment le Canada se compare aux pays semblables en ce qui concerne l’accès aux soins.

Voir l’infographie 

Une partie du temps consacré par les médecins de famille au travail administratif pourrait avoir contribué à l’augmentation de leur charge de travail. Plus de la moitié des médecins de première ligne se disent insatisfaits du temps qu’ils consacrent au travail administratif (Canada : 57 %; moyenne du FCMW : 53 %). La plupart des tâches administratives ne feraient pas appel à l’expertise clinique des médecins. Or, les tâches non directement liées aux patients, comme les documents à remplir (p. ex. formulaires d’assurance et évaluations de dossiers médicaux) et les duplicatas exigés par différents organismes, peuvent réduire la disponibilité des médecins de famille pour leurs patients.

Satisfaction des médecins de famille à l’égard du travail administratif

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57 % des médecins de première ligne au Canada sont complètement insatisfaits du temps qu’ils consacrent au travail administratif, ce qui est sensiblement inférieur à la moyenne de 53 % du FCMW (un pourcentage faible est souhaitable).

Voici les pourcentages des médecins de première ligne qui sont complètement insatisfaits du temps qu’ils consacrent au travail administratif : Suède, 35 %; France, 44 %; Australie, 47 %; États-Unis, 50 %; Suisse, 50 %; moyenne du FCMW, 53 %; Allemagne, 54 %; Canada, 57 %; Royaume-Uni, 59 %; Pays-Bas, 62 %; Nouvelle-Zélande, 68 %. Un pourcentage faible est souhaitable.

Source
Enquête internationale de 2022 du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé auprès des médecins de première ligne.

Selon une analyse de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, à l’échelle du Canada, les médecins consacrent chaque année 48,8 millions d’heures aux tâches administratives excédentairesReference2. Pour accroître l’échange de l’information dans les milieux de soins et d’un milieu à l’autre, il faut continuer de favoriser l’adoption des dossiers médicaux électroniques en mettant en place des systèmes intégrés de données sur la santé normalisées et des outils numériques axés sur le patient. Il sera ainsi possible de réduire les tâches administratives excédentaires, ce qui se traduira par des gains d’efficacité pour les médecins de première ligne et des communications accrues avec les autres cabinets, les spécialistes, les laboratoires et les patients. Permettre aux médecins de consacrer leur temps aux soins médicaux plutôt qu’aux tâches administratives devrait améliorer l’accès des Canadiens aux soins de première ligne.

Une meilleure utilisation des technologies de l’information et un plus grand travail multidisciplinaire peuvent améliorer la coordination des soins

La coordination des soins aux patients représente un aspect important des soins de première ligne, où les médecins évaluent et organisent les soins en fonction des besoins de leurs patients. D’après les résultats de l’enquête, la coordination des soins aux patients avec les spécialistes et les services sociaux constitue un défi pour un fort pourcentage des médecins de famille canadiens. Si 89 % des médecins de première ligne envoient des renseignements sur leurs patients aux spécialistes, environ la moitié seulement reçoit en retour des informations sur les changements apportés aux plans de traitement et aux médicaments des patients, et moins de 20 % reçoivent un rapport présentant les résultats de la consultation auprès du spécialiste dans la semaine suivante. Comparativement aux médecins de tous les pays sondés, les médecins canadiens sont moins nombreux à pouvoir échanger par voie électronique les résumés cliniques des patients avec d’autres dispensateurs de soins (Canada : 38 %; moyenne du FCMW: 67 %). Un meilleur accès aux données sur la santé et aux dossiers médicaux grâce à des systèmes de données sur la santé intégrés contribuerait à améliorer la coordination des soins entre les médecins de première ligne et les autres dispensateurs de soins.

Voyez comment le Canada se compare aux pays semblables en ce qui concerne la coordination des soins.

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La collaboration avec d’autres types de professionnels de la santé (p. ex. infirmières, infirmières praticiennes, gestionnaires de cas) peut aussi améliorer la coordination des soins, en plus d’alléger la charge de travail des médecins. Par rapport à la moyenne du FCMW (65  %), moins de médecins de famille canadiens (52 %) travaillent avec le personnel de leur cabinet pour surveiller, gérer et coordonner les soins aux patients ayant des maladies chroniques qui nécessitent un suivi régulier.

Recours au personnel dans les cabinets des médecins de famille

52 % des médecins de première ligne au Canada ont recours au personnel de leur cabinet, comme les infirmières ou les gestionnaires de cas, pour surveiller et gérer les soins aux patients ayant des maladies chroniques qui nécessitent un suivi régulier, ce qui est sensiblement inférieur à la moyenne de 65 % du FCMW (un pourcentage élevé est souhaitable).

Voici les pourcentages des médecins de première ligne qui ont recours au personnel de leur cabinet, comme les infirmières ou les gestionnaires de cas, pour surveiller et gérer les soins aux patients ayant des maladies chroniques qui nécessitent un suivi régulier : Royaume-Uni, 94 %; Suède, 89 %; Nouvelle-Zélande, 89 %; Pays-Bas, 82 %; Australie, 79 %; Allemagne, 68 %; moyenne du FCMW, 65 %; États-Unis, 54 %; Canada, 52 %; Suisse, 24 %; France, 22 %. Un pourcentage élevé est souhaitable.

Voici les pourcentages des médecins de première ligne qui ont recours au personnel de leur cabinet, comme les infirmières ou les gestionnaires de cas, pour surveiller et gérer les soins aux patients ayant des maladies chroniques qui nécessitent un suivi régulier, selon le type de cabinet : cabinet individuel, 34 %; cabinet de groupe, 52 %; clinique ou centre de santé communautaire, 67 %.

Source
Enquête internationale de 2022 du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé auprès des médecins de première ligne.

Les médecins de famille des cabinets de groupe et ceux des cliniques et centres de santé communautaires sont les plus susceptibles de collaborer avec les autres professionnels de la santé. Par ailleurs, ces médecins ont plus tendance à coordonner les soins avec les services sociaux ou d’autres intervenants de la collectivité, ou à faire des visites à domicile. À l’échelle du pays, diverses instances se sont engagées à rehausser les équipes de santé familiale et améliorer l’accès des patients aux soins de première ligne. Comme l’indique la recherche actuelle sur la réforme des soins de première ligne, une approche multidisciplinaire des équipes de soins favorise l’amélioration de la qualité et de la coordination des soinsReference3.

  Retour à l’enquête de 2022 du Fonds du Commonwealth

 

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1.
Retour à la référence 1 dans le texte
Kiran T, Eissa A, Mangin D, et al; Ontario COVID-19 Science Advisory Table. . Consulté le 18 janvier 2023.
2.
Retour à la référence 2 dans le texte
Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. . Consulté le 10 mars 2023.
3.
Retour à la référence 3 dans le texte
O’Reilly P, Lee SH, O’Sullivan M, et al. . PLOS ONE. 2017.

Comment citer ce contenu :

Institut canadien d’information sur la santé. Les résultats de l’enquête illustrent les défis qui se posent pour les médecins de famille. Consulté le 22 octobre 2024.

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