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L’expérience des dispensateurs de soins durant la pandémie de COVID-19

Le 17 novembre 2022 — Depuis le début de la pandémie, on observe une tendance à la hausse du nombre d’employés de la santé effectuant des heures supplémentaires (payées et non payées). Le sommet a été atteint en avril 2022. Les taux d’heures supplémentaires travaillées par la main-d’œuvre sont un moyen de mesurer la charge de travail du personnel et donnent une idée générale de la capacité globale des systèmes de santé.

Nombre d’employés de la santé (en milliers) qui ont effectué des heures supplémentaires au Canada, mars 2019 à avril 2022

 
Date Nombre d’employés de la santé qui ont effectué des heures supplémentaires (en milliers)
Avril 2019 209,9
Mai 2019 195,7
Juin 2019 197,5
Juillet 2019 185,5
´¡´Çû³Ù&²Ô²ú²õ±è;2019 197,3
Septembre 2019 216,6
Octobre 2019 215,3
Novembre 2019 216,8
¶Ù鳦±ð³¾²ú°ù±ð&²Ô²ú²õ±è;2019 203,5
Janvier 2020 207,8
¹óé±¹°ù¾±±ð°ù&²Ô²ú²õ±è;2020 206,6
Mars 2020 199,9
Avril 2020 193,7
Mai 2020 184,0
Juin 2020 204,4
Juillet 2020 199,1
´¡´Çû³Ù&²Ô²ú²õ±è;2020 204,2
Septembre 2020 203,4
Octobre 2020 214,0
Novembre 2020 235,8
¶Ù鳦±ð³¾²ú°ù±ð&²Ô²ú²õ±è;2020 231,9
Janvier 2021 234,2
¹óé±¹°ù¾±±ð°ù&²Ô²ú²õ±è;2021 243,9
Mars 2021 237,3
Avril 2021 231,7
Mai 2021 232,4
Juin 2021 243,5
Juillet 2021 221,7
´¡´Çû³Ù&²Ô²ú²õ±è;2021 210,7
Septembre 2021 245,9
Octobre 2021 254,6
Novembre 2021 254,3
¶Ù鳦±ð³¾²ú°ù±ð&²Ô²ú²õ±è;2021 230,2
Janvier 2022 236,0
¹óé±¹°ù¾±±ð°ù&²Ô²ú²õ±è;2022 233,4
Mars 2022 238,7
Avril 2022 266,9

Remarques
Exclut les territoires.
Inclut les employés qui ont effectué des heures supplémentaires payées et non payées.
Les heures supplémentaires payées comprennent toute heure travaillée durant la semaine de référence en plus des heures payées normales ou prévues à l’horaire en échange d’une majoration de la paie ou d’une autre forme de rémunération (p. ex. des congés).
Les heures supplémentaires non payées comprennent les heures directement consacrées au travail ou consacrées à des activités relatives au travail en plus des heures payées prévues à l’horaire pour lesquelles la personne n’a reçu aucune rémunération.

Source
Statistique Canada. . Consulté le 20 juillet 2022.

En 2021, plus d’un employé sur 5 (236 000) a effectué des heures supplémentaires dans le secteur de la santé. Les moyennes s’élèvent à 8,2 heures supplémentaires payées et 5,8 heures supplémentaires non payées par semaine¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð1. Le nombre moyen d’heures supplémentaires travaillées par les employés de la santé a atteint un sommet en plus d’une décennie¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð1. Les ambulanciers paramédicaux, suivis des omnipraticiens et médecins de famille salariés et des inhalothérapeutes, ont affiché certains des taux les plus élevés de travailleurs ayant effectué des heures supplémentaires en 2021. Les médecins salariés inclus dans l’enquête sont plus susceptibles de travailler dans des milieux comme les services d’urgence hospitaliers que dans des cliniques privées. 

Pourcentage d’employés ayant effectué des heures supplémentaires dans certaines professions de la santé, 2021

 
Profession de la santé Pourcentage d’employés ayant effectué des heures supplémentaires
IA, IPA 27 %
Médecins spécialistes 26 %
Omnipraticiens, MF 37 %
Pharmaciens 30 %
TLM 26 %
Inhalothérapeutes, perfusionnistes cliniques, technologues cardiopulmonaires 31 %
IAA 21 %
Ambulanciers paramédicaux 45 %
Aides-infirmiers* 14 %

Remarques
* Les aides-infirmiers incluent les aides-soignants et les préposés aux bénéficiaires.
IA : infirmières autorisées; IPA : infirmières psychiatriques autorisées; OP : omnipraticiens; MF : médecins de famille; TLM : technologistes de laboratoire médical; IAA : infirmières auxiliaires autorisées.
Les ambulanciers paramédicaux incluent les travailleurs qui prodiguent des soins préhospitaliers d’urgence aux personnes blessées ou malades, et les transportent à l’hôpital ou à tout autre établissement médical afin qu’elles y reçoivent d’autres soins médicaux.
Les médecins incluent les médecins salariés et ceux rémunérés à l’acte.
Inclut les employés qui ont effectué des heures supplémentaires payées et non payées.
Les heures supplémentaires payées comprennent toute heure travaillée durant la semaine de référence en plus des heures payées normales ou prévues à l’horaire en échange d’une majoration de la paie ou d’une autre forme de rémunération (p. ex. des congés).
Les heures supplémentaires non payées comprennent les heures directement consacrées au travail ou consacrées à des activités relatives au travail en plus des heures payées prévues à l’horaire pour lesquelles la personne n’a reçu aucune rémunération.
Exclut les territoires.

Source
Adaptation de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, 20 juillet 2022. La mention de ce produit ne signifie pas nécessairement que Statistique Canada approuve le présent rapport.

Taux d’heures supplémentaires dans les hôpitaux

En 2020-2021, le personnel de la santé dans les hôpitaux a effectué plus d’heures supplémentaires que les années précédentes. Plus de 18 millions d’heures supplémentaires ont été enregistrées dans les hôpitaux canadiens en 2020-2021, ce qui représente une hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. Ces heures supplémentaires se traduisent à elles seules en 9 000 équivalents temps plein (ETP). Plus de la moitié des heures supplémentaires travaillées en milieu hospitalier en 2020-2021 ont servi à fournir des services infirmiers aux patients hospitalisés. Pour ce faire, les infirmières et une foule d’autres membres du personnel ont cumulé 9 771 633 heures supplémentaires (l’équivalent de 5 011 ETP). 

En réponse à la pandémie de COVID-19, de nombreuses initiatives d’intensification des capacités ont été instaurées pour gérer les exigences relatives aux heures supplémentaires de la main-d’œuvre de la santé. Au début de la pandémie, bon nombre d’interventions et de chirurgies non urgentes ont été reportées afin de permettre aux hôpitaux de fournir les soins aux personnes atteintes de la COVID-19¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð2. Parmi les autres initiatives d’intensification des capacités figurent les appels lancés aux travailleurs de la santé retraités ou non actifs afin qu’ils réintègrent temporairement la main-d’œuvre, la réduction ou le retrait des exigences d’isolement pour les employés asymptomatiques, et la réaffectation de certains travailleurs de la santé pour maintenir le niveau de dotation en personnel dans les hôpitaux¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð2. D’après les données, les hôpitaux semblent avoir eu davantage recours aux agences privées pour pallier les pénuries d’effectifs qu’au cours des années précédentes. En effet, en 2020-2021, les travailleurs de la santé ont cumulé 3,7 millions d’heures, soit une hausse de 5,5 % par rapport à l’année précédente. 

Part des heures supplémentaires par domaine de services hospitaliers, provinces et territoires pour lesquels des données sont disponibles, 2020-2021

 
Domaine de services hospitaliers Part des heures supplémentaires
Services infirmiers aux patients hospitalisés 53,8 %
Services de soins ambulatoires 16,2 %
Services administratifs et de soutien 14,0 %
Services diagnostiques et thérapeutiques 11,8 %
Services de santé communautaires 3,4 %
Recherche, formation et autres services 0,8 %

Remarques
Les données sont disponibles pour l’ensemble des provinces et des territoires, à l’exception du Québec et du Nunavut.
Elles représentent l’activité hospitalière du personnel de gestion et de soutien opérationnel et du personnel producteur d’unités telle qu’elle est déclarée par les ministères de la Santé à la Base de données canadienne SIG (BDCS). Elles excluent le personnel médical.
Les données concernant les unités offrant des services de soins infirmiers aux patients hospitalisés rendent compte de l’activité de l’ensemble du personnel de gestion et de soutien opérationnel et du personnel producteur d’unités, et non pas seulement du personnel infirmier.
Les données sur les dépenses d’unités faisant partie de services de santé communautaires ne représentent que les montants déclarés dans les établissements hospitaliers et les allocations des services partagés et centralisés applicables. Ces unités peuvent inclure des services de gestion de cas, des cliniques sans rendez-vous, des services de dépistage et de surveillance des maladies chroniques, et des cliniques de santé mentale en milieu communautaire. Les services de santé communautaires sont fournis et déclarés différemment d’une autorité compétente à l’autre. Ils peuvent par ailleurs être déclarés dans des établissements autres que des hôpitaux.
Les variables et concepts utilisés pour recueillir des données dans la BDCS reposent sur les Normes sur les systèmes d’information de gestion dans les organismes de santé du Canada (Normes SIG pour 2019, 2016, 2013, 2011 et 2009, et Guide SIG pour 2006 et 2004).
Afin d’en savoir plus sur la BDCS et les Normes SIG, y compris sur les définitions, consultez le Guide de l’utilisateur de la BDCS sur le site Web de l’ICIS (icis.ca).

Source
Base de données canadienne SIG, 2020-2021, Institut canadien d’information sur la santé.

Répercussions sur les capacités

Les heures supplémentaires des travailleurs de la santé ont été reliées à une diminution de leur bien-être physique et mental, ce qui peut avoir des conséquences à long terme sur leur santé et sur la prestation des services¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð3. Une enquête récemment menée par Statistique Canada sur les expériences des travailleurs de la santé durant la pandémie de COVID-19¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð4 a démontré qu’environ 9 infirmières sur 10 (92,0 %) se disaient plus stressées au travail qu’avant la pandémie. D’autres professionnels ont aussi noté une augmentation du stress, y compris les médecins (83,7 %), les préposés aux services de soutien à la personne ou aides-soignants (83,0 %), et d’autres travailleurs de la santé (83,0 %).

Parmi les infirmières qui n’envisageaient pas encore la retraite, près de une sur 4 (24,4 %) a indiqué vouloir quitter son emploi ou changer d’emploi dans les 3 prochaines années¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð4. Les données sur les postes vacants au Canada révèlent qu’au quatrième trimestre de 2021 (octobre à décembre), le nombre de postes vacants dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale a atteint un record absolu de 126 000, soit près du double du nombre observé 2 ans auparavant (64 000)¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð5. C’est dans les hôpitaux, les établissements de soins infirmiers et les établissements de soins en hébergement que le nombre de postes vacants a le plus augmenté durant cette période comparativement à d’autres sous-secteurs.

 
Décrire le personnel infirmier comme résilient ne règle rien. La résilience nous oblige à endurer les pénuries de personnel, à retourner travailler après un décès dans la salle d’attente, à rester en fonction plus de 12 heures lorsque la relève n’arrive pas. Nous ne voulons pas être résilientes. Nous voulons des effectifs adéquats, des soins sûrs aux patients et un environnement de travail sécuritaire. La situation dans les services d’urgence nous empêche de prendre soin des patients et des familles comme nous le voudrions et comme ils le mériteraient.— Claire Marshall-Catlin, infirmière en soins d’urgence, Vancouver

Préposés aux services de soutien à la personne

Les préposés aux services de soutien à la personne, aussi appelés aides-soignants ou dispensateurs de soins personnels, jouent un rôle crucial dans le secteur des soins de longue durée (SLD) en aidant les résidents à effectuer les activités de la vie quotidienne et à maintenir leur santé physique et mentale. Ces personnes ont donc apporté une contribution essentielle lors des premières vagues de la pandémie, lorsque les établissements de SLD ont eu de la difficulté à maintenir les soins qu’ils offrent à l’une des populations les plus vulnérables du Canada.

La récente enquête sur les expériences des travailleurs de la santé durant la pandémie de COVID-19¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð6 a révélé qu’environ 2 préposés aux services de soutien à la personne sur 5 (41,5 %) ont déclaré se sentir plus stressés qu’avant la pandémie. De plus, 82,5 % ont indiqué avoir vécu durant la pandémie des problèmes interpersonnels, financiers ou de santé, par exemple avoir eu du mal à conjuguer leur travail avec leurs responsabilités d’aidants naturels, leurs obligations financières et leur détresse émotionnelle. Parmi ceux qui souhaitent quitter leur emploi ou changer d’emploi au cours des 3 prochaines années, 37,7 % ont nommé le stress ou l’épuisement professionnel comme raison principale.

Au cours des mois et des années à venir, les systèmes de santé canadiens passeront en mode « redémarrage ». Les planificateurs intensifient donc les activités de recrutement et les efforts de rétention afin de garantir un effectif adéquat et sain de travailleurs de la santé.

Ressources connexes

¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ðs

1.
Retour à la référence 1 dans le texte
Statistique Canada. Enquête sur la population active, 20 juillet 2022. Reproduite et distribuée telle quelle avec la permission de Statistique Canada.
2.
Retour à la référence 2 dans le texte
Institut canadien d’information sur la santé. Fichier des interventions liées à la COVID-19 au Canada. Consulté le 28 juillet 2022.
3.
Retour à la référence 3 dans le texte
Wong K, Chan A, Ngan SC. . International Journal of Environmental Research and Public Health. 2019.
4.
Retour à la référence 4 dans le texte
Statistique Canada. . Consulté le 21 juillet 2022.
5.
Retour à la référence 5 dans le texte
Statistique Canada. . Consulté le 20 juillet 2022.
6.
Retour à la référence 6 dans le texte
Statistique Canada. Tableau spécial, d’après . 2022.

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