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Le pouls des soins de santé : un aperçu de la situation au Canada, 2023

Le pouls des soins de santé : un aperçu de la situation au Canada, 2023 jtseng_master

La pandémie de COVID-19 combinée à la croissance de la population a exercé une pression énorme sur les systèmes de santé du Canada. Au début de 2023, les gouvernements du Canada et des provinces et territoiresNote de bas de page i se sont mis d’accord pour unir leurs efforts afin d’améliorer 4 aspects prioritaires en santé et de produire un rapport annuel sur le sujet pour les Canadiens. Ce premier rapport donne un aperçu de la situation actuelle.

Soins de première ligne

Découvrez combien de Canadiens de 12 ans et plus disent avoir un accès adéquat à un dispensateur de soins de santé et à quels obstacles ils se butent lorsqu’ils tentent d’obtenir des soins de première ligne au pays.

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Santé mentale et utilisation de substances

Renseignez-vous sur les services destinés aux jeunes ainsi que sur les temps d’attente pour des services de counseling en santé mentale, et voyez si les besoins des Canadiens en matière de soins de santé mentale sont comblés.

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Santé des Autochtones

Apprenez-en plus sur l’engagement gouvernemental à travailler avec des partenaires autochtones afin de favoriser l’apport d’investissements visant à soutenir les priorités des Autochtones en matière de santé et sur la stratégie de l’ICIS en matière de données sur la santé des Autochtones.

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Note de bas de page

i.
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Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

Aperçu des 4 priorités en matière de soins de santé au Canada

Aperçu des 4 priorités en matière de soins de santé au Canada jtseng_master

Les Canadiens sont fiers de leurs systèmes de santé universels, mais la pandémie de COVID-19 — combinée à la croissance de la population — a mis à rude épreuve les ressources de la santé. Les hôpitaux sont surchargés, des chirurgies et interventions ont été reportées et les besoins en matière de services en santé mentale ne cessent de croître. De plus, les dispensateurs de soins sont épuisés et certains quittent leur profession.

Les Canadiens s’inquiètent au sujet des soins de santé

  • Dans le cadre d’une Enquête du Fonds du Commonwealth réalisée en 2020, seulement quelque 40 % des Canadiens ont affirmé pouvoir facilement accéder à des soins de première ligne après les heures normales d’ouvertureReference1.
  • Dans un sondage mené en août 2022 par la Fondation Angus Reid, environ 40 % des adultes canadiens ont déclaré qu’il avait été difficile, voire impossible, d’accéder à 1 des 5 services essentiels dans les 6 derniers mois : soins urgents et non urgents, chirurgies, tests et rendez-vous avec des spécialistesReference2.
  • Selon un sondage d’Ipsos publié en février 2023, 60 % des Canadiens estiment que les soins qu’eux-mêmes et leurs proches ont reçus au pays étaient de bonne qualité. Or, ce taux était de 72 % en 2020, au plus fort de la pandémieReference3.

Les gouvernements des provinces et territoires travaillent maintenant à renverser la situation. En effet, ils se concentrent sur la réduction des temps d’attente et mettent à l’essai de nouvelles méthodes de prestation des soins de première ligne et des services en santé mentale. Ils tentent également d’accroître la main-d’œuvre sur laquelle les Canadiens peuvent compter en cherchant de nouvelles façons de recruter des dispensateurs de soins de santé et en réduisant la pression sur les travailleurs actuels. 

Les problèmes sont de taille et complexes. En février 2023, dans le cadre de discussions sur le financement des soins de santé pour les 10 prochaines années, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriauxNote de bas de page i ont convenu d’unir leurs efforts afin d’améliorer les soins de santé dans 4 aspects prioritaires : 

  • L’élargissement des services de santé familiale et l’amélioration de l’accès aux soins de première ligne
  • L’augmentation de l’effectif de travailleurs de la santé et la réduction des retards pour améliorer la résilience des systèmes de santé
  • L’amélioration de l’accès aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances
  • La modernisation des systèmes d’information et des outils numériques pour assurer l’échange sécuritaire d’informations électroniques sur la santé.

On reconnaît qu’il est essentiel de disposer de données fiables pour offrir des soins sécuritaires et efficaces. De telles données permettent de comparer les temps d’attente pour une chirurgie afin de comprendre, par exemple, pourquoi les patients subissent leur remplacement de la hanche plus rapidement dans une province que dans une autre. Elles permettent aussi de faire un suivi des différentes approches adoptées en matière de soins liés à l’utilisation de substances et de déterminer ce qui fonctionne bien dans certains cas et moins bien dans d’autres. Par ailleurs, l’échange et l’analyse approfondie de données pourraient nous avertir de l’imminence d’une pandémie.

Les données joueront également un rôle clé dans la mesure des progrès. Dans le cadre de leur entente, les gouvernements travaillent avec l’ICIS en vue de recueillir des données sur la santé de façon rigoureuse, d’en faire le partage et d’en tirer des leçons qui contribueront à l’amélioration de l’état de santé des Canadiens, tout en les tenant informés de l’évolution des données et des systèmes de santé.

Il faudra du temps pour uniformiser les systèmes d’information et de mesure des provinces et territoires. Dans certains secteurs de la santé, les données sont fiables et de haute qualité, mais ce n’est pas le cas partout. Nous collaborons entre autres avec Statistique Canada, Inforoute Santé du Canada et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour pallier les lacunes. Ce premier rapport donne un aperçu de l’information dont nous disposons pour chacun des 4 domaines prioritaires. Il convient de mentionner que certaines données remontent à quelques années déjà et que des provinces et territoires ont entretemps réalisé des avancées significatives, notamment en colligeant des données qui leur sont propres. 

L’ICIS continuera à collaborer étroitement avec ses partenaires afin de recueillir davantage de données et d’améliorer l’évaluation des progrès pour les prochains rapports. Notamment, nous peaufinerons certains indicateurs et en élaborerons de nouveaux dans le but de mesurer les progrès réalisés sur le plan des priorités partagées en santé.

Tous les paliers de gouvernements s’entendent sur l’importance d’avoir un système d’information solide sur lequel s’appuyer pour revitaliser les soins de santé. Il reste encore beaucoup de travail à faire, et nous avons hâte de nous joindre à nos partenaires de partout au pays pour fournir les données nécessaires à l’amélioration de nos systèmes de santé et, à terme, des résultats pour la santé des Canadiens. 

Note de bas de page

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Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

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88 % des Canadiens ont un fournisseur habituel de soins de santé, mais pour d’autres, l’accès aux soins est difficile

88 % des Canadiens ont un fournisseur habituel de soins de santé, mais pour d’autres, l’accès aux soins est difficile jtseng_master

Le 2 août 2023 — Si environ 88 % des Canadiens de 12 ans et plus (Québec exclu) ont déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé, quelque 12 % n’y auraient pas accès, selon des sondages menés de 2019 à 2021Reference1.

Source
Statistique Canada. . 2023.
 

Il est important d’avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé pour prévenir et traiter les problèmes de santé courants, pour effectuer un suivi et un traitement réguliers des maladies chroniques comme le diabète, et plus généralement, pour favoriser la santé. Il s’agit habituellement d’un médecin de famille, d’un omnipraticien, d’une infirmière ou d’une infirmière praticienne. Le fournisseur de soins de première ligne (ou soins primaires) assure le dépistage des maladies, traite les affections, offre des conseils sur les saines habitudes de vie et dispense des soins de routine à l’aide de médicaments et d’autres traitements. Il oriente aussi ses patients vers des spécialistes (p. ex. chirurgien, cardiologue) lorsque des problèmes de santé plus graves se manifestent. Ainsi, un accès adéquat aux soins de première ligne peut favoriser les résultats pour la santé et réduire le nombre de visites à l’urgence et d’hospitalisationsReference2. Pourtant, beaucoup de Canadiens peinent à obtenir un accès adéquat à un fournisseur régulier de soins de santé lorsqu’ils ont besoin de soins ou de conseils.

Par conséquent, le gouvernement du Canada et les provincesNote de bas de page i et territoires ont convenu en février 2023 que l’une de leurs priorités partagées en santé doit être de veiller à ce que les Canadiens aient accès à des services de santé de première ligne de haute qualité où et quand ils en ont besoin — particulièrement ceux qui vivent en région rurale ou éloignée et dans les autres collectivités mal servies. Dans la foulée, l’ICIS et des partenaires en matière de données ont été appelés à collaborer à la création et à la diffusion d’indicateurs visant à mesurer périodiquement les progrès réalisés.

J’ai de nombreuses maladies chroniques et je suis reconnaissante d’avoir un médecin de famille. Je m’inquiète du moment où il prendra sa retraite, car je sais que peu de médecins souhaitent prendre en charge une personne comme moi. Je sais que mes inquiétudes seraient plus grandes si je vivais dans une région rurale où il y a moins de médecins. Il est peut-être temps d’explorer d’autres solutions pour le manque de médecins de famille, comme différents modèles de rémunération pour les médecins.— Heather Thiessen, patiente partenaire, Organisation de normes en santé, Saskatchewan

La présente section répond à l’une des questions qu’il faut poser pour mieux comprendre l’accès aux soins de santé : combien de Canadiens ont dit avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé?

Le pourcentage de Canadiens ayant déclaré avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé variait au pays, 2019 à 2021

This infographic is described below
Indicateur T.-N.-L. ÃŽ.-±Ê.-É. ±·.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nun. Canada
Pourcentage de la population ayant déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé 88 %
(86-89)
81 %
(78-83)
86 %
(85-88)
90 %
(88-91)
n.d. 90 %
(89-91)
86 %
(84-88)
84 %
(82-86)
87 %
(86-89)
83 %
(81-85)
83 %
(79-87)
52 %
(46-58)
24 %
(14-33)
88 %
(87-88)

Remarques
n.d. : non disponible.

Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats pour le Québec ne sont donc pas disponibles.

Pourcentage de personnes de 12 ans et plus ayant déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé.

Étant donné que les données d’enquête proviennent de 2021 pour les provinces et de 2019-2020 pour les territoires, les résultats ne sont pas directement comparables.

En raison de la petite taille de l’échantillon, les résultats pour le Nunavut doivent être interprétés avec prudence.

Les chiffres entre parenthèses indiquent une fourchette de valeurs possibles — l’intervalle de confiance — pour les estimations issues des données d’enquête. Cette fourchette tient compte de l’incertitude des estimations. Par exemple, une province peut avoir une large fourchette si le nombre de réponses à l’enquête est faible et que les résultats sont moins stables.

Source
Statistique Canada. . 2023.
 

L’accès à un fournisseur habituel de soins de santé déclaré par les Canadiens varie selon leur âge et lieu de résidence :

  • Les jeunes adultes (18 à 34 ans) des provinces (à l’exclusion du Québec) sont, de tous les groupes d’âge, les moins susceptibles d’avoir un fournisseur habituel de soins de santé.
  • Dans les provinces de l’Atlantique, une plus forte proportion de résidents déclarent que les fournisseurs de soins de santé n’acceptent pas de nouveaux patients.
  • Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut étaient moins nombreux à déclarer avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé.

Divers facteurs peuvent influer sur l’accès à un fournisseur habituel de soins de santé. Par exemple, la structure et les modes de prestation des soins de première ligne varient d’une province et d’un territoire à l’autre. Les habitants des régions rurales et éloignées n’ont pas nécessairement le même accès à un fournisseur habituel que ceux des régions urbaines. Dans certains endroits, il est difficile de consulter le même fournisseur de soins en raison d’un manque de personnel. Pour résoudre ces problèmes, certaines provinces et certains territoires ont créé des centres de santé communautaires pouvant être dotés de médecins temporaires et d’infirmières.

Selon un sondage international mené en 2021Reference3, les personnes âgées sont les plus susceptibles d’avoir un fournisseur habituel de soins de santé. Au Canada, comme dans d’autres pays développés, presque tous les aînés ont un médecin habituel.

Mon enfant a perdu son pédiatre lorsqu’il a eu 18 ans et doit trouver une clinique sans rendez-vous chaque fois qu’il a besoin de soins. Mon médecin de famille n’accepte pas de nouveaux patients. Je pense que si plusieurs cliniques d’un même quartier travaillaient ensemble pour offrir aux patients des soins en dehors des heures normales de travail et la fin de semaine, on arriverait à résoudre certains problèmes. La possibilité de consulter un médecin la fin de semaine permettrait aux gens de ne pas s’absenter du travail et aux enfants de ne pas manquer de l’école.— Amy Ma, conseillère des patients et du public, Choisir avec soin, Québec

Que devons-nous savoir de plus?

Parmi les stratégies utilisées pour améliorer l’accès aux fournisseurs habituels de soins de santé dans tout le pays, mentionnons la création d’équipes composées de divers professionnels de la santé et la modification du mode de rémunération des médecins.

Différentes options s’offrent aux Canadiens, dont les médecins de famille, les cliniques sans rendez-vous, les équipes de médecine familiale ainsi que les soins au privé, comme les services assurés et les cliniques privées de soins virtuels. Quel que soit le moyen d’y accéder, les soins de première ligne doivent être offerts à tous les Canadiens, peu importe leur âge et l’endroit où ils habitent. Il serait utile de recueillir des données sur l’accès aux soins de première ligne selon le lieu de résidence, le sexe, le niveau de revenu, la langue et la race, afin de comprendre si des différences dans l’accès aux soins existent, et s’il y a lieu, d’y remédier.

Or, la pandémie a bouleversé le mode d’interaction des patients avec leur médecin : plus de gens ont reçu des soins virtuels que jamais auparavantReference4. Il faudra certes plus d’information pour comprendre comment les soins virtuels peuvent contribuer à améliorer et accélérer l’accès aux soins de santé — surtout pour les Canadiens vivant en région rurale ou éloignée — ainsi qu’à réduire les coûts pour les patients.

L’une des solutions consisterait à donner accès à des services complémentaires offerts en personne par des infirmières, des ambulanciers paramédicaux ou des techniciens ambulanciers, par exemple. Les gens pourraient donc non seulement recevoir des soins virtuels d’un médecin ou d’une infirmière praticienne, mais aussi consulter des membres du personnel sur place. L’objectif, c’est d’effectuer un triage des patients pour déterminer qui veut un médecin de famille et qui a un besoin urgent, et ensuite créer un programme d’accès à un médecin pour les gens qui en ont le plus besoin.— Dr Onil Bhattacharyya, titulaire de la chaire de recherche Frigon-Blau en médecine familiale du Women’s College Hospital à Toronto

Perspectives

C’est à plus long terme qu’il sera possible d’apporter les améliorations nécessaires et d’harmoniser les divers systèmes de données et mesures. L’ICIS tiendra les Canadiens au fait des progrès accomplis. Ce premier rapport offre un aperçu de l’information dont nous disposons dans chacun des 4 domaines prioritaires. Certaines données remontant à quelques années déjà, des provinces et territoires ont entretemps réalisé des avancées significatives, notamment en colligeant des données qui leur sont propres. Nous collaborerons donc étroitement avec nos partenaires en matière de données, de même qu’avec les provinces et territoires afin de peaufiner cet ensemble initial d’indicateurs, d’améliorer la comparabilité et de déterminer et d’élaborer de nouveaux indicateurs qui aideront à saisir les progrès réalisés au bénéfice des Canadiens.

Ressources connexes

Note de bas de page

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Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

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La relance postpandémique passe par une main-d’œuvre de la santé résiliente

La relance postpandémique passe par une main-d’œuvre de la santé résiliente jtseng_master

Le 2 août 2023 — Au cours des 31 premiers mois de la pandémie, environ 743 000 chirurgies (13 %) de moins qu’avant la pandémie ont été effectuées au Canada (à l’exclusion du Québec). Cette baisse a été davantage ressentie dans les quartiers à faible revenu.

Malgré la réduction du nombre de chirurgies, les heures supplémentaires travaillées en moyenne dans les hôpitaux publics canadiens en 2020-2021 ont connu une hausse de 15 % par rapport à l’exercice précédent, ce qui illustre clairement la pression que la COVID-19 a exercée sur les travailleurs de la santé.

La pandémie nous a appris à quel point la santé […] des systèmes de santé est essentielle au bon fonctionnement de la société. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’ils puissent fournir des soins lorsque les gens en ont besoin.— Laura Greer, défenseure des droits des patients en Ontario

Le soutien aux travailleurs de la santé et la réduction des retards afin que les patients puissent obtenir les chirurgies dont ils ont besoin constituent l’une des priorités partagées en santé que les gouvernements du Canada et des provinces et territoires ont incluses dans leurs ententes de financement de février 2023Note de bas de page i. Dans la foulée, l’ICIS et des partenaires en matière de données ont été appelés à collaborer à la création et à la diffusion d’indicateurs visant à mesurer périodiquement les progrès réalisés.

La présente section donne un aperçu de 2 mesures de la résilience des systèmes de soins de santé au Canada :

  • L’ampleur des retards en chirurgie planifiée et non urgente causés par la pandémie de COVID-19
  • L’effectif national des médecins de famille et des infirmières, dont les infirmières praticiennes

Les systèmes de santé à la recherche de solutions aux retards dus à la pandémie

L’éclosion de la COVID-19 a entraîné l’annulation ou le report de nombreuses interventions chirurgicales planifiées et non urgentes, comme les remplacements articulaires et les chirurgies de la cataracte. Les hôpitaux devaient libérer des lits pour les patients atteints de la COVID-19 et prioriser les interventions urgentes et vitales. Par ailleurs, certains patients ont choisi de reporter leur chirurgie. Parallèlement, l’effectif et la disponibilité des travailleurs de la santé influaient sur les chirurgies pouvant être effectuées. Un scénario qui s’est répété au fil des différentes vagues du virus, chaque interruption des chirurgies prévues amplifiant les retards.

Remarques
Variation en pourcentage du nombre de chirurgies effectuées chaque mois de mars 2020 à septembre 2022, comparativement à 2019.

Certaines données sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence.

Sources
Base de données sur les congés des patients et Système national d’information sur les soins ambulatoires, 2018-2019 à 2022-2023, Institut canadien d’information sur la santé.
 

Pour combler les retards en chirurgies, les systèmes de santé provinciaux et territoriaux devront augmenter leurs volumes de chirurgies au-delà des niveaux prépandémiques. Des gains modestes en chirurgie — de 1 à 9 % — ont été réalisés au cours de plusieurs mois au pays (à l’exclusion du Québec) entre mars 2021 et juin 2022.

Selon un sondage international mené avant la pandémie, les temps d’attente déclarés par les patients pour une chirurgie non urgente étaient plus longs au Canada que dans d’autres pays développésReference1. Les systèmes de santé à l’échelle du Canada, qui ont consacré depuis 10 ans beaucoup d’efforts à la réduction des temps d’attente pour une chirurgie non urgente, s’appuient maintenant sur leurs acquis pour endiguer l’attente liée à la pandémie.

Baisse du nombre de chirurgies au pays durant les 31 premiers mois de la pandémie comparativement à 2019

Cette infographie est décrite ci-dessous
IndicateurT.-N.-L.ÃŽ.-±Ê.-É.±·.-É.N.-B.QcOnt.Man.Sask.Alb.C.-B.YnT.N.-O.Nun.Canada
Variation approximative en pourcentage du nombre de chirurgies effectuées chaque mois de mars 2020 à septembre 2022, comparativement à 2019-21 %0 %-9 %-13 %n.d.-15 %-18 %-14 %-10 %-7 %-8 %-8 %n.d.-13 %

Remarques
n.d. : non disponible.

Au moment d’établir les calculs, les données des hôpitaux du Nunavut (novembre à décembre 2019, mars 2020, janvier à mars 2021) n’étaient pas disponibles. Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats pour le Québec ne sont donc pas disponibles.

Variation en pourcentage du nombre de chirurgies effectuées chaque mois, de mars 2020 à septembre 2022, comparativement à 2019.

L’analyse est fondée sur les données des hôpitaux soumises au 31 décembre 2022. Les données d’avril à septembre 2022 sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence.

Sources
Base de données sur les congés des patients et Système national d’information sur les soins ambulatoires, 2018-2019 à 2022-2023, Institut canadien d’information sur la santé.

L’effectif des travailleurs de la santé joue un rôle déterminant dans l’accès aux soins

Les travailleurs de la santé sont les piliers de nos systèmes de santé. Leur effectif constitue pour les Canadiens un facteur crucial de l’accès aux soins de première ligne et des temps d’attente pour une chirurgie ou une autre intervention.

Durant les premières vagues de la pandémie, les travailleurs de la santé de première ligne, dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, couraient un risque élevé d’attraper le virus et étaient épuisés du fait qu’ils devaient porter un équipement de protection individuelle pour dispenser les soins aux patients. Les 18 millions d’heures supplémentaires enregistrées dans les hôpitaux publics canadiens en 2020-2021 équivalent à plus de 9 000 postes à temps plein, ce qui donne une idée de la charge de travail accrue durant la première année de la pandémie. Ce surcroit de travail a contribué au surmenage et à la maladie, qui peuvent se répercuter à long terme sur la santé des travailleurs et les systèmes de santéReference2. Certains travailleurs ont d’ailleurs choisi de changer d’emploi, voire de carrière.

Les confinements ainsi que la réaffectation du personnel et des ressources ont nui à l’accès aux soins. Résultat : une diminution des soins non urgents et des chirurgies planifiées. Une combinaison de facteurs qui s’est traduite pour la plupart des médecins par une baisse du nombre de consultations. La première année de la pandémie a vu le nombre de services de soins de santé fournis par les médecins reculer de près de 8 % au Canada comparativement à l’année précédente. Au cours de la même période, le total des paiements versés aux médecins a fléchi (de 2 %) pour la première fois en 20 ans.

Le système s’est adapté en temps réel lorsque la crise a éclaté. La réduction du nombre d’interventions cardiaques et oncologiques a été relativement plus faible comparativement aux interventions pour des maladies chroniques, comme l’arthrite et les hernies, et aux interventions pédiatriques. De toute évidence, on a essayé d’accorder la priorité aux interventions chirurgicales les plus urgentes afin que toute personne dont la vie était en danger puisse bénéficier de ces interventions. Ce sont alors les problèmes qui ne mettaient pas la vie en danger de façon imminente, mais qui sont souvent très invalidants, qui ont été mis de côté.— Dr David Urbach, chef du service de chirurgie du Women’s College Hospital de Toronto

En plus des répercussions de la pandémie sur les travailleurs de la santé, une transformation s’opère au sein de l’effectif canadien des médecins et des infirmières, y compris les infirmières praticiennes :

  • Beaucoup de Canadiens peinent à obtenir des soins de première ligne, ce qui pourrait s’expliquer, entre autres, par le ralentissement de la croissance du nombre de médecins de famille depuis 10 ans. En effet, de 2012 à 2021, le taux de croissance annuel est passé de quelque 3 % à environ 1 %. Les infirmières praticiennes, qui peuvent dispenser une bonne partie des services de santé de première ligne, ont vu leur effectif augmenter à un taux annuel constant de près de 10 % sur la même période. Leur nombre reste cependant bien inférieur à celui d’autres professionnels comme les infirmières autorisées et les médecins de famille. Or, les infirmières praticiennes peuvent jouer un rôle important dans la prestation des soins de première ligne, particulièrement dans les régions rurales et éloignéesReference3.
  • Le nombre d’infirmières a augmenté dans la plupart des provinces et territoires, mais dans certains milieux de soins, c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Par exemple, le nombre d’infirmières autorisées dispensant des soins directs dans les établissements de soins de longue durée a diminué d’environ 2 % entre 2020 et 2021.

Pour obtenir un portrait ponctuel de l’effectif des travailleurs de la santé, il faudra effectuer un suivi du nombre de médecins et d’infirmières, y compris les infirmières praticiennes, qui dispensent des soins directs ou cessent de le faire dans chaque province et territoire.

L’un des grands problèmes que nous avons dans ce pays, [c’est] qu’il n’y a pas de planification des ressources humaines de la santé à l’échelle pancanadienne. Nous n’avons pas de données à ce sujet. Nous ne connaissons donc pas nos besoins quant au nombre d’infirmières ou de travailleurs sociaux, par exemple. Ces données nous permettraient de mieux comprendre comment fournir des soins intégrés en équipe d’un bout à l’autre du pays de manière durable. — Dre Katharine Smart, pédiatre au Yukon et ancienne présidente de l’Association médicale canadienne

De nouveaux indicateurs sur les ressources humaines de la santé permettront de mieux évaluer les mouvements du personnel de la santé dans le système, soit les arrivées et les départs, en plus d’aider à la planification et au suivi des progrès dans le temps.

Que devons-nous savoir de plus?

L’amélioration des systèmes de santé du Canada nécessite la bonne combinaison et le nombre adéquat de travailleurs de la santé, pour ainsi permettre aux Canadiens d’avoir accès aux services lorsqu’ils en ont besoin. Nous savons que globalement, l’effectif des infirmières et des médecins augmente, mais nous sommes encore loin de savoir si nous formons assez de nouveaux professionnels, ni où et quand ils seront requis. Par ailleurs, nous devrons protéger les dispensateurs contre le surmenage et trouver d’autres façons de dispenser les soins de manière à favoriser l’équilibre travail-vie personnelle chez les travailleurs de la santé. Nous aurons besoin d’une main-d’œuvre de la santé résiliente pour combler les retards en chirurgie et répondre aux besoins changeants des Canadiens en matière de soins de santé.

Perspectives

C’est à plus long terme qu’il sera possible d’apporter les améliorations nécessaires et d’harmoniser les divers systèmes de données et mesures. L’ICIS tiendra les Canadiens au fait des progrès accomplis. Ce premier rapport offre un aperçu de l’information dont nous disposons dans chacun des 4 domaines prioritaires. Certaines données remontant à quelques années déjà, des provinces et territoires ont entretemps réalisé des avancées significatives, notamment en colligeant des données qui leur sont propres. Nous collaborerons donc étroitement avec nos partenaires en matière de données, de même qu’avec les provinces et territoires afin de peaufiner cet ensemble initial d’indicateurs, d’améliorer la comparabilité et de déterminer et d’élaborer de nouveaux indicateurs qui aideront à saisir les progrès réalisés au bénéfice des Canadiens.

Ressources connexes

Note de bas de page

i.

Retour à la note de bas de page i dans le texte

Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð²õ

1.

Retour à la référence 1 dans le texte

Institut canadien d’information sur la santé. Résultats du Canada : Enquête internationale de 2020 du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale de 11 pays (PDF). 2021.

2.

Retour à la référence 2 dans le texte

Wong K, Chan A, Ngan SC. . International Journal of Environmental Research and Public Health. 2019.

3.

Retour à la référence 3 dans le texte

Association des infirmières et infirmiers du Canada. . Consulté le 25 avril 2023.

L’accès aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances demeure difficile au Canada

L’accès aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances demeure difficile au Canada jtseng_master

Le 2 août 2023 — Chaque année au Canada, environ 1 personne sur 5 aura un problème de santé mentaleReference1. Bon nombre de Canadiens doivent attendre avant de recevoir les soins dont ils ont besoin, et certains n’en reçoivent aucun ou pas assez. Les jeunes sont particulièrement touchés par le manque de servicesReference2. Les problèmes de santé mentale et d’utilisation de substances figuraient déjà parmi les principales causes d’invalidité  chez les adultes et les enfants quand la COVID-19 a chambardé nos vies et accentué l’isolement, le stress, la peur et la tristesse.

C’est dans ce contexte que le gouvernement du Canada, les provincesNote de bas de page i et les territoires ont convenu que l’accès rapide et équitable à des services de grande qualité en matière de santé mentale et d’utilisation de substances doit être une priorité partagée en santé. Dans la foulée, l’ICIS et des partenaires en matière de données ont été appelés à collaborer à la création et à la diffusion d’indicateurs visant à mesurer périodiquement les progrès réalisés.

La présente section porte sur les sujets suivants :

  • les services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances offerts aux jeunes de 12 à 25 ans;
  • la réponse aux besoins des Canadiens en matière de santé mentale;
  • le temps d’attente des Canadiens pour obtenir du counseling en santé mentale.

La facilité d’accès à des services appropriés, un enjeu majeur pour les jeunes

Les problèmes de santé mentale et d’utilisation de substances commencent souvent à l’adolescence, et 70 % des personnes atteintes d’une maladie mentale ressentent des symptômes pour la première fois avant l’âge de 18 ans. On estime que jusqu’à 20 % des enfants et des jeunes au Canada — soit environ 1,2 million de personnes — souffrent d’un trouble de santé mentaleReference4. Le fait de répondre aux besoins en santé mentale des enfants et des jeunes favorise leur santé et leur bien-être tout au long de leur vie.

Les services destinés aux jeunes sont souvent fragmentés, ce qui complique la navigation dans le système de soins. Puis, à l’âge de la majorité, les jeunes doivent se tourner vers les services pour adultes et ainsi recommencer la recherche de soins. Les services offerts ne sont pas adaptés à leur âge, ne répondent pas nécessairement à leurs besoins et peuvent présenter une longue attente.

L’approche de services intégrés pour les jeunes a été mise au point pour s’attaquer à des problèmes de longue date — des services limités, fragmentés et d’une qualité variable — qui empêchent les jeunes (de 12 à 25 ans) d’obtenir l’aide dont ils ont besoin. L’objectif est de rendre les services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances pour les jeunes plus faciles à trouver et à utiliser grâce à la centralisation des ressources.

La plupart des organismes du pays commencent tout juste à offrir des services intégrés pour les jeunes. Les soins fondés sur des mesures sont une composante essentielle de ces services. Les fournisseurs de services intégrés pour les jeunes comprennent qu’il est important de mesurer les résultats au moyen de systèmes de données partagés, d’outils d’évaluation communs et d’études de recherche. Bien que nous n’ayons pas encore suffisamment d’information pour diffuser les résultats de l’indicateur, nous vous présentons un aperçu des avantages liés aux services intégrés pour les jeunes :

  • Ces services sont facilement accessibles, inclusifs et adaptés aux jeunes, pour qui l’accès aux soins liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances est habituellement difficile.
  • Les organismes qui offrent ces services travaillent de pair avec des partenaires communautaires pour proposer un éventail de ressources aux jeunes directement dans leur milieu, et allient le soutien à la santé mentale et à l’utilisation de substances, les soins de santé primaires et les services sociaux, tels que l’aide à l’emploi, au logement et à l’éducation.
  • Ces services sont planifiés en collaboration avec les jeunes et les membres de leur famille. Ils reposent sur des principes communs afin de répondre à la fois aux besoins des utilisateurs et des collectivités. 
  • Ces services sont répartis à l’échelle du pays pour aider les jeunes vulnérables. La plupart des provinces et territoires comptent au moins un programme de services intégrés pour les jeunes en activité ou dont la mise en Å“uvre est en cours. Certains programmes sont expressément conçus pour les collectivités autochtones et intègrent des méthodes de guérison et des pratiques culturelles traditionnelles. Il reste encore du travail à accomplir pour relever certains défis liés aux collectivités rurales, tels que les ressources humaines limitées.
  • Les organismes qui offrent ces services étudient les soins offerts et en mesurent les résultats pour améliorer les programmes en fonction des points forts, des points faibles et des lacunes à combler.

Programmes de services intégrés pour les jeunes au Canada (aperçu des données de 2023)

Cette infographie est décrite ci-dessous
Type et nombre de programmes de services intégrés pour les jeunes T.-N.-L. ÃŽ.-±Ê.-É. ±·.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask.† Alb.‡ C.-B.§ Yn T.N.-O. Nun. Canada
En activité 1 0 0 0 n.d. 22 6 1 1 15 0 1 0 47
En cours de mise en Å“uvre n.d. 0 1 3 n.d. 8 0 3 1 9 0 0 0 25

Remarques
n.d. : non disponible.

Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats du Québec ne sont donc pas disponibles. Terre-Neuve-et-Labrador a amorcé la planification liée à cet indicateur. Aucune donnée n’est disponible en ce moment pour les programmes dont la mise en œuvre est en cours.

† La Saskatchewan compte au moins 3 programmes en cours de mise en œuvre.

‡ En Alberta, Kickstand est l’initiative pancanadienne de services intégrés pour les jeunes.

§ La Colombie-Britannique compte 15 programmes en activité, 14 offrant des services en personne et 1, des services virtuels.

Le type et le nombre de programmes de services intégrés pour les jeunes indiqués sur la carte ne représentent qu’un aperçu des programmes financés par les provinces et les territoires qui faisaient partie de réseaux provinciaux, territoriaux ou pancanadiens au moment de la préparation du présent rapport.

Sources
Représentants provinciaux, territoriaux et pancanadiens des réseaux de services intégrés pour les jeunes. 2023.

Certains Canadiens affirment que leurs besoins pour des services de santé mentale ne sont pas tous comblés

Selon une enquête réalisée en 2018, un peu plus de 14 % des Canadiens de 12 ans et plus ont indiqué avoir reçu un diagnostic du trouble de l’humeur ou de trouble anxieux (Québec exclu). Parmi eux :

  • Près de 8 % ont déclaré avoir eu besoin de soins de santé mentale au cours des 12 mois précédents, mais qu’ils n’en ont pas °ù±ðç³Ü²õ;
  • Près de 20 % ont dit avoir reçu des soins de santé mentale au cours des 12 mois précédents, mais que ces soins n’avaient pas complètement répondu à leurs besoins.

Ainsi, plus du quart des Canadiens (Québec exclu) ayant reçu un diagnostic de trouble de l’humeur ou de trouble anxieux — soit plus de 851 000 personnes — ont déclaré en 2018 que leurs besoins en santé mentale n’avaient été que partiellement satisfaits au cours de l’année précédente. Les personnes souffrant d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble anxieux sont 2 fois plus susceptibles d’avoir des besoins en santé mentale non satisfaits comparativement aux personnes atteintes d’autres problèmes de santé mentaleReference5. En l’absence de soins formels pour les problèmes de santé mentale, les symptômes risquent de s’aggraver.

Source
Statistique Canada. Totalisation spéciale basée sur l’. 2023.

Pourcentage de Canadiens ayant reçu un diagnostic de trouble de l’humeur ou de trouble anxieux et dont certains besoins connexes n’ont pas été satisfaits, par province, 2018

Cette infographie est décrite ci-dessous
T.-N.-L. ÃŽ.-±Ê.-É. ±·.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Territoires Canada

6 % 
(1–10)

7 % 
(1–12)

10 % 
(6–15)

6 % 
(2–9)

n.d.

7 % 
(6–9)

8 % 
(4–11)

7 % 
(3–11)

9 % 
(6–11)

8 % 
(5–10)

n.d.

8 %
(7–9)

Remarques
n.d. : non disponible.

Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats du Québec ne sont donc pas disponibles. Les résultats pour les territoires ne sont pas disponibles en raison de la couverture incomplète des données.

Pourcentage de Canadiens âgés de 12 ans et plus ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l’humeur ou de trouble anxieux et dont les besoins perçus en matière de santé mentale n’ont pas été comblés au cours des 12 mois précédents (Québec exclu).

Les soins de santé mentale comprennent l’information, les médicaments, les services de counseling et d’autres services.

Cet indicateur est basé sur les personnes qui ont indiqué avoir reçu un diagnostic de trouble de l’humeur ou de trouble anxieux. Les différences provinciales dans le taux de diagnostic ou les processus diagnostics pourraient avoir une incidence sur la comparabilité des résultats entre les provinces.

Les chiffres entre parenthèses indiquent une fourchette de valeurs possibles — l’intervalle de confiance — pour les estimations issues des données d’enquête. Cette fourchette tient compte de l’incertitude des estimations. Par exemple, une province peut avoir une large fourchette si le nombre de réponses à l’enquête est faible et que les résultats sont moins stables.

Source
Statistique Canada. Totalisation spéciale basée sur l’. 2023.
 

Ces résultats ne fournissent pas un portrait complet des besoins non satisfaits en matière de santé mentale. Selon des données plus récentes, à l’automne 2020, pendant la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, près d’un Canadien sur 5 âgé de 12 ans et plus a déclaré avoir eu besoin de soins de mentale au cours de l’année précédente. Près de la moitié de ces personnes estimaient que leurs besoins avaient été partiellement satisfaits ou non satisfaits. Interrogés au sujet des obstacles à l’obtention de soins, les Canadiens ayant des besoins non satisfaits ont entre autres mentionné le manque de ressources financières et le manque de connaissances quant à l’endroit où obtenir de l’aide. Une personne sur 4 a dit préférer se débrouiller seuleReference6.

Les données ne permettent pas de connaître les conséquences des besoins non satisfaits ni d’en savoir davantage sur les personnes qui n’ont pas cherché à obtenir des soins de santé mentale. La pandémie a décuplé les besoins en santé mentale, mais elle a aussi amené de nouveaux modes de prestation des soins. Les vidéoconférences, les appels téléphoniques et même les messages texte pourraient avoir aidé certaines personnes à obtenir des soins et du soutien.

Il est très difficile actuellement partout au Canada d’avoir accès à des services psychologiques, qu’il s’agisse de psychologues, de travailleurs sociaux ou d’éducateurs spécialisés. Les listes d’attente sont longues et, vu l’augmentation de la détresse et des symptômes d’anxiété chez bon nombre de jeunes, il est urgent d’agir auprès de ce groupe d’âge. Les parents veulent savoir quoi faire pour aider leurs enfants.— Dr Nicholas Chadi, pédiatre au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, Québec

La moitié des Canadiens ont accès à des services communautaires de counseling en moins d’un mois

L’accès rapide aux soins peut prévenir les visites au service d’urgence et les séjours à l’hôpital, et favoriser une meilleure santé mentale à long terme.

Remarque
Cet indicateur mesure le nombre médian de jours que les clients ont attendu avant de recevoir des services communautaires de counseling en santé mentale. Il inclut uniquement les services planifiés et financés par le secteur public.

Sources
Systèmes de collecte de données provinciaux et territoriaux, 2020.
 

Dans le cadre de leurs démarches pour faciliter l’accès à des services de santé mentale de qualité, les gouvernements doivent se poser les questions suivantes :

  • Les Canadiens ont-ils accès aux soins dont ils ont besoin?
  • Ont-ils accès aux soins assez rapidement?
  • Que pensent les Canadiens de leur expérience en matière d’accès aux soins?

Les temps d’attente pour des services communautaires de counseling en santé mentale variaient à l’échelle du pays, 2020

Cette infographie est décrite ci-dessous
T.-N.-L. ÃŽ.-±Ê.-É. ±·.­É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nun. Canada

33

n.d.

22

62

n.d.

n.d.

10

12

—

15

6 4 n.d.

22

Remarques
n.d. : non disponible. À l’heure actuelle, les données pour l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, l’Ontario et le Nunavut ne sont pas disponibles.

— Les résultats de l’Alberta ne sont pas présentés en raison d’une couverture incomplète des données, mais ils sont inclus dans le calcul de la valeur pour le Canada.

Nombre médian de jours d’attente pour l’obtention de services communautaires de counseling en santé mentale.

Inclut seulement les services financés par le secteur public qui sont planifiés à l’avance.

Les résultats de la Nouvelle-Écosse, du Manitoba, de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et du Yukon reposent sur une couverture partielle des données.

Les données doivent être interprétées avec prudence. Elles proviennent de systèmes provinciaux et territoriaux indépendants qui s’appuient sur des définitions comptant des différences connues.

Sources
Systèmes de collecte de données provinciaux et territoriaux, 2020.
 

Dans certaines régions, les temps d’attente pour les services de counseling en santé mentale sont plus longs pour les enfants et les jeunes que pour les adultes (18 ans et plus). Les enfants et les jeunes représentent environ le tiers du volume total des demandes visant les services de counseling en santé mentaleReference7.

Nous savons que les provinces et les territoires n’ont pas les mêmes méthodes de prestation de services, de collecte de données et de déclaration des données. Plusieurs facteurs ont une incidence sur les temps d’attente pour l’obtention de services de counseling en santé mentale, dont :

  • le type de services offerts, ce qui comprend les différences entre les services financés par le secteur public et ceux dispensés par le secteur privé;
  • la facilité avec laquelle les personnes peuvent cheminer dans le système;
  • les facteurs communautaires et culturels qui ont une incidence sur les besoins en matière de soins;
  • les caractéristiques personnelles comme le niveau de revenu, le soutien social et familial, l’éducation et l’emplacement géographique;
  • la stigmatisation, qui peut dissuader une personne à demander de l’aide;
  • la mesure dans laquelle des soins sont nécessaires;
  • la disponibilité de la personne qui reçoit les services ou ses préférences pour la prise de rendez-vous.
C’est très long avant d’obtenir des services en santé mentale, même si vous êtes un jeune en crise depuis plusieurs mois. Environ 5 mois avant ma première hospitalisation, mon médecin de famille a dit à mes parents de m’emmener à l’hôpital en raison de la crise que je vivais. Mais même quand un jeune se pointe à l’urgence parce qu’il a des pensées suicidaires, on le renvoie à la maison sans lui offrir de soins; on le met simplement sur une liste d’attente. — Hannah, 19 ans, Ontario

Que devons-nous savoir de plus?

Pour des millions de Canadiens, il importe d’avoir un meilleur accès aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances. Bien que les défis soient nombreux au pays, on ne recueille pas de manière uniforme l’information sur la population touchée par le manque de services, le type de services disponibles et le type de personne qui obtient des soins ou qui n’en obtient pas. Pour améliorer l’accès à des ressources efficaces sur le plan de la santé mentale et de l’utilisation de substances, nous devons comprendre les besoins des différents groupes (notamment selon le sexe, le niveau de revenu, la langue et la race). Nous devons comprendre les obstacles et trouver la façon optimale d’organiser et d’offrir les soins.

Perspectives

C’est à plus long terme qu’il sera possible d’apporter les améliorations nécessaires et d’harmoniser les divers systèmes de données et mesures. L’ICIS tiendra les Canadiens au fait des progrès accomplis. Ce premier rapport offre un aperçu de l’information dont nous disposons dans chacun des 4 domaines prioritaires. Certaines données remontant à quelques années déjà, des provinces et territoires ont entretemps réalisé des avancées significatives, notamment en colligeant des données qui leur sont propres. Nous collaborerons donc étroitement avec nos partenaires en matière de données, de même qu’avec les provinces et territoires afin de peaufiner cet ensemble initial d’indicateurs, d’améliorer la comparabilité et de déterminer et d’élaborer de nouveaux indicateurs qui aideront à saisir les progrès réalisés au bénéfice des Canadiens.

Ressources connexes

Note de bas de page

i.
Retour à la note de bas de page i dans le texte
Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð²õ

1.
Retour à la référence 1 dans le texte
Smetanin P, et al.; RiskAnalytica, au nom de la Commission de la santé mentale du Canada. . 2011.
2.
Retour à la référence 2 dans le texte
Association canadienne pour la santé mentale. . Consulté le 7 avril 2023.
3.
Retour à la référence 3 dans le texte
Lang JJ, et al. . Journal de l’Association médicale canadienne. 2018.
4.
Retour à la référence 4 dans le texte
Commission de la santé mentale du Canada. . Consulté le 7 avril 2023. 
5.
Retour à la référence 5 dans le texte
Statistique Canada. Totalisation spéciale basée sur l’. 2023. 
6.
Retour à la référence 6 dans le texte
Statistique Canada. . Consulté le 19 avril 2023.
7.
Retour à la référence 7 dans le texte
Institut canadien d’information sur la santé. Défis communs liés aux priorités partagées : mesure de l’accès aux services à domicile et aux soins communautaires ainsi qu’aux services en santé mentale et en toxicomanie au Canada — volume 3, mai 2021. 2021.

Un meilleur accès à l’information électronique sur la santé pour de meilleurs systèmes de santé

Un meilleur accès à l’information électronique sur la santé pour de meilleurs systèmes de santé jtseng_master

Le 2 août 2023 — Moins de 40 % des Canadiens (Québec exclu) ont accédé en ligne aux renseignements sur leur santé, selon un sondage nationalReference1. Par ailleurs, un sondage révèle que moins de 2 médecins canadiens sur 5 (Québec exclu) ont dit transmettre de l’information par voie électronique aux autres médecins qui dispensent des soins à leurs patientsReference2. L’utilisation d’outils électroniques améliore les résultats. En effet, pour choisir les traitements adéquats et sûrs, et pour fournir aux patients les meilleurs soins possible, les dispensateurs doivent pouvoir échanger des renseignements exacts de façon rapide et sécurisée.

Dans un sondage réalisé en 2022 auprès de médecins, d’infirmières et d’autres travailleurs de la santé, environ 9 répondants sur 10 étaient d’avis que s’il était plus facile pour les dispensateurs de soins d’échanger de l’information sur la santé par voie électronique, l’expérience des patients s’en trouverait améliorée, tout comme la qualité et la sécurité des soins. De plus, un meilleur partage de l’information permettrait de réduire le chevauchement des tâches, d’accroître la productivité et d’améliorer la collaboration entre les professionnels de la santéReference3.

Par conséquent, en février 2023, le gouvernement du Canada ainsi que les provincesNote de bas de page i et les territoires ont convenu que la modernisation des systèmes d’information sur la santé doit faire partie des priorités partagées en santé, afin que les Canadiens puissent consulter plus facilement leurs renseignements médicaux en ligne. Dans la foulée, l’ICIS et des partenaires en matière de données ont a été appelés à collaborer à la création et à la diffusion d’indicateurs visant à mesurer périodiquement les progrès réalisés.

La présente section offre un aperçu de ce que nous voulons mesurer :

  • Combien de Canadiens accèdent aux renseignements sur leur santé par voie électronique?
  • Combien de médecins canadiens transmettent de l’information sur la santé des patients par voie électronique?

Les Canadiens veulent un meilleur accès électronique à leurs renseignements médicaux pour mieux gérer leur santé

Source
Inforoute Santé du Canada. Question du sondage : « Avez-vous déjà eu accès à ce service de santé numérique? Accéder à vos renseignements médicaux électroniquement. » Totalisation spéciale basée sur le . 2023.
 

Les Canadiens doivent pouvoir compter sur des systèmes de santé qui reposent sur les meilleurs systèmes d’information et outils numériques offerts.

Il est important pour les Canadiens d’accéder au système de santé de façon numérique. En effet, 4 Canadiens sur 5 aimeraient avoir accès à leurs renseignements sur la santé par voie électronique, que ce soit pour prendre des rendez-vous, communiquer avec le personnel infirmier et les médecins, ou obtenir des résultats de test. Plus de 80 % des Canadiens qui ont consulté leurs renseignements médicaux en ligne ont dit être mieux informés et davantage en mesure de gérer leur santé. Certains patients affirment d’ailleurs qu’ils ont pu éviter une consultation auprès de leur dispensateur de soins habituel ou une visite au service d’urgence parce qu’ils avaient accès à leurs renseignements médicaux en ligneReference4.

AVÐÇÇò

J’utilise la santé numérique depuis un an environ, surtout pour mettre à jour l’information sur mes filles, communiquer avec des professionnels de la santé, faire le suivi des vaccins et poser des questions. J’aime pouvoir envoyer un courriel à l’infirmière du centre de santé local [...] Je peux poser des questions, me faire une idée de la situation et vérifier si je devrais me préoccuper davantage de quelque chose […] Ce service est vraiment commode. — Toni Williams, Colombie-Britannique, mère de famille qui accède à l’information sur la santé des membres de son foyer à partir d’un portail mis en place dans le cadre du projet Closing the Circle of Care d’Inforoute Santé du Canada Reference5

Le pourcentage de Canadiens qui consultent leurs renseignements médicaux en ligne variait selon la province, 2022

Cette infographie est décrite ci-dessous
IndicateurT.-N.-L.ÃŽ.-±Ê.-É.±·.-É.N.-B.QcOnt.Man.Sask.Alb.C.-B.TerritoiresCanada
Pourcentage de Canadiens qui ont déjà accédé électroniquement à leurs renseignements personnels sur la santé9 %n.d.17 %12 %n.d.35 %17 %56 %47 %48 %n.d.37 %

Remarques
n.d. : non disponible.

Les résultats de l’Île-du-Prince-Édouard et des territoires ne sont pas disponibles en raison de la petite taille des échantillons. Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats du Québec ne sont donc pas disponibles.

Bien que des méthodes de pondération aient été appliquées au sondage, il est important de noter qu’en raison de l’exclusion du Québec, les résultats ne sont pas représentatifs de l’échantillon à l’échelle nationale. Il faut donc faire preuve de prudence dans l’interprétation et la comparaison des résultats entre les provinces. 

Source
Inforoute Santé du Canada. Question du sondage : Avez-vous déjà eu accès à ce service de santé numérique? Accéder à vos renseignements médicaux électroniquement. Totalisation spéciale basée sur le . 2023.
 

L’accès électronique aux renseignements sur la santé augmente avec l’âge et est plus élevé chez les répondants qui ont un médecin de famille. Toutefois, les Canadiens sont d’avis que certains types de renseignements sont plus faciles à obtenir que d’autres. Par exemple, il est plus facile de consulter en ligne ses résultats d’analyses de laboratoire ou de tests diagnostiques que la liste de ses médicamentsReference4.

Les médecins échangent peu d’information sur la santé par voie électronique au Canada

Sources
Association médicale canadienne et Inforoute Santé du Canada. Question du sondage : Veuillez indiquer les aspects des communications cliniques entre professionnels de la santé qui se déroulent de façon numérique à l’aide du système que vous utilisez dans votre cabinet/clinique [autre que le télécopieur]. Échange de résumés de dossiers avec des médecins qui ne travaillent pas au même endroit que vous. Totalisation spéciale basée sur le . 2023.
 

L’échange de renseignements tirés des dossiers électroniques des patients avec d’autres médecins est plus courant chez les médecins qui travaillent à l’hôpital que chez ceux qui travaillent en milieu communautaire. (Les trois quarts des médecins canadiens reçoivent les résultats d’analyses de laboratoire et les résultats diagnostiques par voie électroniqueReference6.)

L’échange électronique d’information est également faible chez d’autres types de dispensateurs de soins. En 2022, un peu plus de la moitié des pharmaciens canadiens disaient transmettre de l’information sur les patients par voie électroniqueReference7. Cette proportion était d’un peu moins du tiers chez les infirmières en 2020Reference8.

Le pourcentage de médecins qui transmettent de l’information par voie électronique variait selon la province, 2021

Cette infographie est décrite ci-dessous
IndicateurProvinces de l’AtlantiqueQcOnt.Man.Sask.Alb.C.-B.TerritoiresCanada
Pourcentage de médecins canadiens qui transmettent des résumés cliniques de patients à des médecins de l’extérieur de leur cabinet22 %n.d.44 %26 %30 %33 %41 %n.d.37 %

Remarques
n.d. : non disponible.

Les résultats des territoires ne sont pas disponibles en raison de la petite taille des échantillons. Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats du Québec ne sont donc pas disponibles.

Les résultats des provinces de l’Atlantique ont été combinés en raison de la petite taille des échantillons.

Bien que des méthodes de pondération aient été appliquées au sondage, il est important de noter qu’en raison de l’exclusion du Québec, les résultats ne sont pas représentatifs de l’échantillon à l’échelle nationale. Il faut donc faire preuve de prudence dans l’interprétation et la comparaison des résultats entre les provinces.

Sources
Association médicale canadienne et Inforoute Santé du Canada. Question du sondage : Veuillez indiquer les aspects des communications cliniques entre professionnels de la santé qui se déroulent de façon numérique à l’aide du système que vous utilisez dans votre cabinet/clinique [autre que le télécopieur]. Échange de résumés de dossiers avec des médecins qui ne travaillent pas au même endroit que vous. Totalisation spéciale basée sur le . 2023.
 

Le faible recours aux communications électroniques dans les systèmes de santé du Canada est préoccupant, puisque des risques pour les patients peuvent en découler. Pour assurer la sécurité et l’efficacité des soins, les dispensateurs de tous les niveaux doivent avoir l’information nécessaire au traitement du patient. Selon un sondage mené en 2022 auprès de médecins, d’infirmières et d’autres travailleurs de la santé, le principal obstacle à l’échange de renseignements sur les patients est l’absence de normes techniques communes pour la transmission de l’informationReference3.

Des sondages réalisés à l’échelle internationale indiquent une hausse du pourcentage de médecins de première ligne au Canada qui peuvent transmettre électroniquement des résumés d’information sur leurs patients à d’autres médecins. Ce pourcentage est passé de 25 % en 2019 à 38 % en 2022, mais il demeure inférieur à la moyenne d’autres pays développés (67 % en 2022)Reference9.

Par ailleurs, les systèmes d’information modernes sont des outils importants pour analyser les tendances liées aux maladies et à la santé de la population en général, et pour déterminer quels sont les traitements qui fonctionnent. Il sera également essentiel de compter sur ces systèmes pour gérer une autre crise dans les soins de santé, comme celle de la pandémie de COVID-19.

J’étais de garde la semaine dernière. J’ai examiné des résultats de laboratoire et des radiographies; j’ai discuté avec un spécialiste et parlé à la famille du patient ou au patient lui-même. J’ai ensuite rassemblé tous ces renseignements pour élaborer une approche de soins. S’il me manque des renseignements ou que ceux-ci sont inaccessibles, ou encore si je ne sais pas qu’ils existent parce qu’ils se trouvent sur une plateforme différente, la probabilité que je commette une erreur augmente.— Dr Ewan Affleck, conseiller médical principal, Informatique de la santé, au College of Physicians and Surgeons of Alberta, président de l’Alberta Virtual Care Coordinating Body et médecin en soins de courte durée dans les Territoires du Nord-Ouest

Que devons-nous savoir de plus?

Il sera important de comprendre ce qui peut entraver l’accès électronique à l’information sur la santé.

À titre d’exemple, l’utilisation des outils électroniques nécessite une connexion Internet haute vitesse, laquelle s’avère problématique dans de nombreuses régions du pays. Les gens qui vivent en région rurale ou éloignée ou qui ont un faible revenu sont moins susceptibles d’avoir un accès Internet leur permettant d’utiliser les outils de santé en ligne.

Il serait utile de recueillir des données sur la façon dont l’accès à l’information électronique sur la santé varie selon le groupe d’âge, le sexe, le niveau de revenu et la langue, afin de comprendre si des différences existent, et s’il y a lieu, d’y remédier.

De plus, certains patients ont besoin que l’information soit traduite dans une autre langue et les personnes handicapées peuvent avoir à utiliser des logiciels particuliers ou d’autres dispositifs pour consulter leurs dossiers électroniques.

Un autre élément dont il faut tenir compte est le fait que les patients peuvent avoir besoin d’aide pour comprendre les termes techniques propres aux soins de santé et ainsi pouvoir utiliser l’information de leur dossier électronique pour gérer leur santé.

D’autres données sont nécessaires pour comprendre l’incidence qu’un meilleur échange d’information sur la santé aura sur les temps d’attente pour les patients, sur les résultats pour la santé, ainsi que sur l’expérience des patients et celle des dispensateurs de soins.

Perspectives

C’est à plus long terme qu’il sera possible d’apporter les améliorations nécessaires et d’harmoniser les divers systèmes de données et mesures. L’ICIS tiendra les Canadiens au fait des progrès accomplis. Ce premier rapport offre un aperçu de l’information dont nous disposons dans chacun des 4 domaines prioritaires. Certaines données remontant à quelques années déjà, des provinces et territoires ont entretemps réalisé des avancées significatives, notamment en colligeant des données qui leur sont propres. Nous collaborerons donc étroitement avec nos partenaires en matière de données, de même qu’avec les provinces et territoires afin de peaufiner cet ensemble initial d’indicateurs, d’améliorer la comparabilité et de déterminer et d’élaborer de nouveaux indicateurs qui aideront à saisir les progrès réalisés au bénéfice des Canadiens.

Ressources connexes

Note de bas de page

i.

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Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð²õ

1.

Retour à la référence 1 dans le texte

Inforoute Santé du Canada. Totalisation spéciale basée sur le . 2023.

2.

Retour à la référence 2 dans le texte

Association médicale canadienne et Inforoute Santé du Canada. Totalisation spéciale basée sur le . 2023. 

3.

Retour à la référence 3 dans le texte

Inforoute Santé du Canada. . 2022.

4.

Retour à la référence 4 dans le texte

Inforoute Santé du Canada. . 2023.

5.

Retour à la référence 5 dans le texte

Inforoute Santé du Canada. [YouTube]. 5 février 2020.

6.

Retour à la référence 6 dans le texte

Association médicale canadienne et Inforoute Santé du Canada. . 2021.

7.

Retour à la référence 7 dans le texte

Inforoute Santé du Canada. . 2022. 

8.

Retour à la référence 8 dans le texte

Inforoute Santé du Canada. Totalisation spéciale basée sur le . 2023.

9.

Retour à la référence 9 dans le texte

Institut canadien d’information sur la santé. L’élargissement des soins virtuels au Canada : nouvelles données et informations (PDF). 2023. 

L’ICIS établit des partenariats pour soutenir les priorités des Autochtones en matière de santé

L’ICIS établit des partenariats pour soutenir les priorités des Autochtones en matière de santé jtseng_master

Le 2 août 2023 — En février 2023, dans le cadre de discussions sur le financement des soins de santé pour les 10 prochaines années, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriauxNote de bas de page i ont convenu d’unir leurs efforts afin d’améliorer les soins de santé dans 4 domaines prioritaires.

Les gouvernements se sont engagés à travailler avec des partenaires autochtones afin de favoriser l’apport d’investissements visant à soutenir les priorités des Autochtones en matière de santé.

Le portrait que l’ICIS a brossé de la situation actuelle ne contient pas de données spécifiques sur les Premières Nations, les Inuits ou les Métis.
 
Les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis ont indiqué que la lutte contre le racisme dans les systèmes de santé et contre les inégalités dans l’accès à des soins de grande qualité était une priorité pour eux.

Les stratégies et partenariats établis par les Autochtones, notamment la gouvernance des données sur les Autochtones, jouent un rôle clé dans la mise en place de soins sécuritaires et respectueux de leur culture et de leurs valeurs.

L’ICIS collabore avec des dirigeants et des experts autochtones en vue de faire progresser la mesure et la déclaration de données sur la sécurisation culturelle dans les systèmes de santé du Canada en s’appuyant sur des discussions avec des organismes partenaires autochtones.

Les travaux visent à éliminer le racisme envers les Autochtones dans les systèmes de santé, un grave problème qui nuit à la performance des systèmes de santé et qui se traduit chez les Autochtones par des expériences traumatisantes, une réticence à se faire soigner et des résultats défavorables pour la santé, notamment des décès évitables.

Ces travaux contribueront à mettre en lumière les enjeux liés aux soins de santé offerts aux Autochtones. Ils permettront également d’instaurer des mécanismes de responsabilisation dans les systèmes de santé et d’apporter des changements positifs.

Ressources connexes

Note de bas de page

i.
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Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.